Ces 3 critères se chevauchent dans le temps.
1er critère ANATOMIQUE :
LA GREFFE REMPLACE LE LIGAMENT ROMPU ET CONTRÔLE LA LAXITE DU GENOU.
Il faut au moins 6 mois pour que la greffe soit considéré comme efficace et solide. Et pendant au moins 36 mois post opératoire, la greffe évolue encore, en se renforçant. La plastie lors de son intégration dans le genou est devenue capable de subir de nouveaux des phénomènes de traction, d’étirements, et d'apporter aux genoux la sensation de confort, de sécurité, de solidité dans les exercices sportifs. On peut évaluer cette étape avec l'examen clinique du chirurgien, la mesure des laxités (TELOS, GNRB), et une IRM.
2ème critère FONCTIONNEL :
LE GENOU RECUPERE SA MOBILITE ET SA STABILITE. LA CUISSE A RECUPERE SA FORCE, SON ENDURANCE ET SA PUISSANE MUSCULAIRE.
Autre élément majeur, c’est la récupération de la proprioception, c’est à dire de la capacité du genou à correctement répondre aux contraintes extérieures en adaptant la réponse neuro musculaires. On le visualise par exemple sur la qualité d'impulsion sur les sauts ou sur les déplacements latéraux sur plate forme instable.
On teste LA PROPRIOCEPTION par un saut réalisé sur chaque jambe, appelé « SHT = Single Hop Test ». On doit avoir récupérer un saut à 90% de la longueur comparé au côté sain.
Nous pouvons évaluer la récupération de la force musculaire avec une analyse d’un TEST ISOCINETIQUE. On doit avoir récupérer à 90% de la force du quadriceps et des ischios jambiers par rapport au côté. On mesure à 60°/s, 240° le quadriceps et à 30°/s les ischios jambiers. Ces valeurs permettent d’évaluer et de corriger la protection articulaire du genou par les muscles et le risque de lésion musculaire secondaire.
Il faut tenir compte également de l’amplitude articulaire de l’articulation de la hanche qui protégera le genou opéré.
Nous réalisons également une évaluation psychologique de la récupération du patient, de la disparition des appréhensions, du retour à la confiance en lui et en son genou. Ces éléments psychologiques sont prédominant sur tous les autres éléments musculaire, ligamentaire, rééducatif, anatomique pour le délai et le niveau de reprise du sport.
Notre équipe utilise un score australien, le score ACL-RSI, développé par le PR K Webster à l’université de La Trobe à Melbourne. Nous avons validé son utilisation en français avant de le proposer à nos patients. Ce score nous indique le niveau de récupération psychologique. En deçà de 56 %, les patients n'ont pas repris leur activité sportive. Au-delà de 80 % ils ont repris leur activité sportive. Ce n'est pas un critère de reprise, c'est un élément objectif indépendant des autres facteurs du suivi pour le suivi de la reprise sportive.
En effet, la capacité de récupération physique n'est pas corrélée aux capacités psychologiques. Avec des lésions anatomiques identiques, des patients vont avoir des reprises activités sportives dans des délais et à des niveaux totalement différents. L’exemple le plus marquant est celui des patients sportifs professionnels que nous opérons et qui reprennent leur sport beaucoup plus rapidement que les autres patients.
3ème critère : CRITERE SPORTIF :
C ‘EST L’ENCADREMENT TECHNIQUE (préparateur physique, entraineur) QUI PREND LA DECISION.
Ni le médecin, ni le kinésithérapeute ne déterminent l’aptitude à pratique un sport. L’encadrement médical s’assure de l‘absence de contre indication. Le genou et le patient ne sont pas prêt d’après les critères cités précédemment au risque de rompre la greffe. En revanche, l’aptitude a pouvoir participé à un sport est du ressort des encadrements sportifs techniques. La reprise en compétition est déterminée par les entraîneurs au préparateur physique, c'est l'encadrement technique qui détermine ou non la capacité du joueur a postulé une fois les deux premières étapes parfaitement validées.